Le Carmel de Vinça
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Chroniques de l'année 2020

30/01/2021

Janvier :

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L’année s’ouvre avec la visite de notre Présidente Fédérale, sœur Agnès-Marie du Carmel d’Angers que nous sommes très heureuses d’accueillir à Vinça pendant deux jours. Bons partages qui nous stimulent dans notre vocation de carmélites. 

 

Après quelques allers-retours à l’hôpital pour deux de nos sœurs, nous avons la grande joie de contempler le monastère enneigé pendant quelques heures le jour de sainte Agnès. Les pigeons apprécient moins que nous les sports d’hiver !

 

 

 

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La neige laisse la place à la pluie : le 23 janvier la tempête Gloria s’annonce. Dans notre contrée très asséchée du Sud, nous chanterions bien « Gloria in excelsis », mais devant un tel déluge et la montée des eaux, nous sommes effrayées. Même les poules doivent être évacuées ! Quelques heures après, le soleil réapparait, nous sommes apaisées et les poules retrouvent leur poulailler. L’eau du jardin est déjà absorbée. 

 

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Le 26 janvier, double anniversaire au Carmel : sœur Marie-Pascal fête ses 80 printemps avec nous tandis que sœur Anne souffle ses 88 bougies chez nos Petites Sœurs des Pauvres de Perpignan. D’ailleurs notre Mère et sœur Marie passent l’après-midi auprès d’elle. 

 

Pour finir ce premier mois de l’année, notre évêque Monseigneur Turini, accompagné du Père Joël Adoue, vicaire épiscopal délégué à la vie religieuse, rencontre la communauté afin de préparer la visite pastorale qui aurait dû avoir lieu en avril… C’est une joie profonde pour tous et toutes.

 

Février : 

 

Une grande grâce nous est offerte pour préparer le Carême : à la mi-février et donc juste avant sa fête liturgique, les reliques de sainte Bernadette, en visite dans le diocèse, font halte au Carmel. Nous les accueillons le soir du 16 février en présence du Père Jean-Marcel Jordana que nous sommes heureuses de revoir pour l’occasion ! Il anime avec brio un beau chapelet, pendant que toute une famille de musiciens se charge des chants et de la musique : nous regrettons seulement qu’il n’y ait pas plus de monde, mais c’est l’hiver, et la nuit… Le lendemain pour la messe la chapelle est pleine et 32 personnes y reçoivent le sacrement des malades, avant le départ des reliques pour la suite de leur périple en terre catalane. Temps de grandes grâces qui nous préparera aux prochains mois difficiles… 

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Mars : 

 

Le dimanche 1er mars, 1er dimanche de Carême, sœur Joyce et ses sœurs Carmélites Messagères de l’Esprit Saint descendent d’un camp de jeunes en montagne et nous saluent avant leur retour sur Toulon. Nous sommes encore bien tranquilles même s’il est désormais interdit de se serrer les mains. 

 

Nous entrons en retraite communautaire le dimanche 8 mars au soir, avec le Père Maximilien-Marie de l’abbaye canoniale de Lagrasse, qui nous plonge dans les rencontres du Christ au travers des Evangiles. C’est un moment de calme et de grande paix, une retraite très priante où chacune se retrouve face à son Seigneur bien vivant. Deo gratias. 

 

Le dernier jour de retraite, le samedi 14 à 22 heures, le Père Malirach apprend à notre Mère l’imminence du confinement et la suspension du culte dès le lendemain. Après une réflexion très rapide, prieure et sous-prieure vont frapper à l’appartement du Père prédicateur pour le supplier de nous célébrer la messe du lendemain avant son départ. Grâce à Dieu, il accepte et la messe du dimanche a lieu à 7h15 du matin toutes portes fermées ! Nous y communions, pensant que ce serait peut-être la dernière fois avant longtemps, dans la ferveur d’une fin de retraite, donc bien confessées !

 

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Ce confinement, pour nous, avait été providentiellement bien préparé et malgré tout son poids d’angoisse, il est pour nous comme un prolongement de retraite, la grâce d’un Carême plus recueilli, d’un temps retrouvé. Car même au monastère, nous vérifions parfois cet emballement qui a saisi toute notre société occidentale et qui s’est terriblement accéléré ces dernières années ! 

Tout cela sans nulle trace d’ennui, d’autant plus que la mairie et l’évêché nous ont embauchées pour confectionner des masques. L’usine à confitures s’est donc transformée en atelier de couture et les différents modèles de masques n’ont plus de secrets pour nos couturières. 

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Bien sûr, nous gardons, et même augmentons, notre vie de prière. Nous n’avons plus la messe, mais nous la suivons depuis notre tribune où nous avons transporté la Sainte Réserve pour mieux la garder. En semaine, nous regardons celle du Saint-Père à Sainte-Marthe, le dimanche celle de notre évêque au Parc Ducup… et paradoxalement, nous nous sentons moins cloîtrées que d’habitude, au cœur de l’Eglise et de ce monde qui souffre. Cet accablement du monde nous interpelle encore plus à travers le visage du Saint-Père et son souci quotidien de tous ceux qui sont dans l’épreuve. 

 

Au jardin, c’est le calme d’une nature qui respire à nouveau, d’un printemps prometteur grâce aux pluies de janvier, d’un air très pur et d’un silence profond seulement traversé par les chants des oiseaux, plus mélodieux que jamais. 

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Le vendredi 27 mars 2020 restera dans nos mémoires : le Pape traversant seul, sous la pluie, une place Saint-Pierre sombre et vide, au chant du « Parce, Domine » que les nouvelles générations n’avaient jamais entendu… Et le Carême avance…

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Le Jeudi Saint, ENFIN, le Père Marco vient célébrer la Cène du Seigneur. Quelle joie de vivre à nouveau ce sacrement irremplaçable et indispensable ! 

 

Nous sommes touchées par de petits gestes infiniment précieux en ces temps difficiles : l’évêché, la mairie, nos voisins nous téléphonent pour s’enquérir de notre situation. Des amis se proposent pour les courses. Le jeudi, un Vinçanais dévoué vient nous offrir le poisson du lendemain : « Mes sœurs, il ne doit pas beaucoup rentrer d’argent dans les troncs en ce moment ! »

 

 

Avril, mai, juin : 

 

Pâques vient amorcer la montée vers la lumière. La situation sanitaire se stabilise puis s’améliore, le culte reprend à la chapelle à huis-clos puis, pour la Pentecôte, redevient public. Le 22 juin, nous pouvons accueillir les six séminaristes du diocèse pour un repas au Tour (en échange, ils nous ont désherbé quelques allées du jardin !). Le dimanche 28 juin, c’est l’apothéose : Damien de Ricard est ordonné diacre en vue du sacerdoce à la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Perpignan. Vu les contraintes de places, la célébration est retransmise sur le site du diocèse, nous pouvons donc la suivre en direct. Cérémonie à la fois sobre et splendide du rite romain avec tout son déploiement : évêque, prêtres, diacres, servants d’autel et enfants de chœur. Monseigneur donne un sermon sur le service (le propre du diacre) plein de cœur.

 

 

Juillet, août : 

 

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Le 16 juillet, Notre-Dame du Mont-Carmel est fêtée sans grande publicité car notre chapelle est devenue à capacité réduite si l’on veut respecter les « distanciations sociales » (et nous le faisons). Le Père Joël Adoue, déjà cité, préside l’eucharistie, laissant au nouveau diacre le soin de donner l’homélie, ce dont il s’acquitte à merveille ! 

 

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Nous aurons aussi la grâce de deux « premières messes » cet été : celle de Don François de Villeneuve, de la Communauté Saint-Martin et ami de la communauté, et celle du Père Pablo Pico, du diocèse de Fribourg en Suisse, que nous avions connu dans sa jeunesse vocationnelle. 

 

Là-dessus, la mairie nous fait livrer un magnifique bouquet de fleurs pour nous remercier de notre participation à la confection des masques !

Des jeunes femmes profitent de cette période « déconfinée » pour découvrir le Carmel. L’été s’y prête, même si rien n’est évident aujourd’hui et si périodiquement, les modalités de la réception de l’eucharistie peuvent gêner les uns et les autres…

 

 

Septembre : 

 

Grand moment communautaire : nos élections priorales se déroulent en présence de notre évêque le 10 septembre au matin. Mère Marie-Bénédicte, à la demande de ses sœurs, reprend avec courage le bâton de berger pour trois ans. 

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Octobre : 

 

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Il reste un devoir de mémoire à honorer, et nous n’avions pu le faire début mai : les cent ans de la restauration de la vie carmélitaine dans notre monastère. C’était au printemps 1920 : le Carmel de Bédarieux dans l’Hérault, exilé à Arenys-de-Mar en Catalogne espagnole, après un terrible épisode de grippe espagnole, rentrait en France et venait repeupler le Carmel de Vinça dont les religieuses avaient été chassées en 1901. Il ne restait en vie qu’une sœur de ce premier Carmel de Vinça : sa joie fut grande de réintégrer son monastère qui reprenait vie ! C’est donc pour la fête de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le 1er octobre, que nous avons choisi de marquer l’événement, Monseigneur étant libre ce jour-là. Devant les restrictions toujours en vigueur en terme de places, il fut décidé que le service de communication de l’évêché viendrait aussi pour retransmettre la célébration sur le grand écran de notre salle Notre-Dame (hélas, assez peu utilisée cette année, confinement oblige !) et sur le site du diocèse. C’est une réussite totale.

Petit incident lié à la préparation de cet événement : quinze jours auparavant, Messieurs Vincent Bassouls et Olivier Robert viennent au Carmel afin de se rendre compte de la configuration des lieux, des distances entre la chapelle et la salle Notre-Dame, du matériel disponible sur place, de la qualité du réseau, etc… Pour annoncer le centenaire sur le site du diocèse, ils décident avec notre Mère de faire de belles photos du monastère, à l’aide d’un drone. Mais personne dans la maison n’est prévenu… Aussi, tandis que celui-ci survole nos bâtiments, nos maçons, présents ce jour-là chez nous, effrayés devant cet « ovni », lui lancent des cailloux pour le neutraliser. Ils n’ont pas de peine à convaincre les sœurs de l’illégalité de l’initiative et voilà les carmélites mitraillant l’intrus de photos « pour avoir des preuves pour les gendarmes » ! Vous imaginez la tête des uns et des autres en apprenant ce qu’il en est réellement ! Heureusement, aucune pierre n’a endommagé la petite machine épiscopale qui nous livre des clichés magnifiques. 

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Sœur Anne à droite, le jour de son jubilé d'or en 2019

Le 26 octobre au matin, en sortant de la messe, nous apprenons le décès subit de notre sœur Anne chez les Petites Sœurs des Pauvres de Perpignan. Elle s’est envolée très paisiblement dans son sommeil. Nous sommes sous le choc car malgré un affaiblissement progressif de ses capacités, nous ne nous attendions pas du tout à ce départ si rapide. Les Petites Sœurs qui se sont admirablement occupées d’elle pendant un an nous confiaient d’ailleurs que la veille, lors de la célébration de plusieurs centenaires à Ma Maison, sœur Anne avait bien participé à la fête et apprécié sa part de gâteau d’anniversaire. Mais le temps de rencontrer son Seigneur et de retrouver ses frères et sœur déjà au ciel (en particulier son cher Jean-Do parti en éclaireur quelques mois auparavant) était venu pour elle. Sa sépulture a lieu au Carmel le jeudi en très petit comité, toujours à cause des mesures sanitaires, mais nous parvenons à retransmettre la cérémonie pour sa famille via notre téléphone portable. 

 

 

Novembre : 

 

La joie de la Toussaint, de la confirmation ce jour-là de dizaines d’adultes du diocèse, est quelque peu voilée par la perspective d’un nouveau confinement et l’attentat de Nice. Nos évêques essayent de plaider pour un maintien du culte public : tant de laïcs ont si durement vécu l’absence de sacrement, surtout au moment des Pâques dernières !

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Entre les confinements et les entraves multiples aux déplacements, plusieurs sessions de formation sont annulées ou reportées. Nous arrivons quand même à recevoir le Père Jean-Baptiste en juin puis en septembre pour poursuivre sa session sur l’histoire de l’Eglise, ainsi que notre grande amie Madame Jeanne-Marie Andrieu en août avec qui nous terminons l’étude de la loi naturelle et abordons avec passion les fondements du droit. Quant à la session des maîtresses des novices à laquelle participe sœur Marie-Roxane, elle se tient par Zoom dans quatre Carmels dont celui de Muret. C’est là qu’elle rejoint quelques sœurs proches géographiquement, les intervenants étant à Paris et à Rome ! Belle expérience de fraternité à travers les écrans et les distances. Le progrès n’a pas de limites bien que toutes les participantes aient regretté le « présentiel » en grand groupe !

 

 

Décembre : 

 

Côté confitures, les confinements successifs ont bien ralenti la vente et donc aussi la production. Nous sommes donc en train de mettre en place via notre site (de nouveau opérationnel) une proposition « Clik and collect », qui, nous l’espérons, satisfera notre clientèle et touchera de nouveaux gourmands. 

 

Notre immense merci va vers toutes nos familles, nos amis et bienfaiteurs qui nous ont aidées tout au long de l’année, à temps et à contre-temps, confinés et déconfinés et à tous nos prêtres qui, autant qu’ils l’ont pu, nous ont apporté les sacrements si nécessaires à notre vie religieuse. 

 

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Carnet rose : 

 

Depuis l’Avent 2019, sont nés dans nos familles et dans notre proche entourage un nombre impressionnant d’enfants : quel signe d’espérance au sein d’une année que d’aucuns voudraient voir effacée du calendrier !

Martin, fils de notre dévoué kiné

Charlotte, nièce de sœur Marie

Mariam, fille de Pascal et de Sandrine, nos chers voisins

Ernest, neveu de sœur Marie

Aliénor, nièce de sœur Marie-Roxane

Les jumelles Agathe et Louise, arrière-petites-nièces de sœur Brigitte

Gustave, petit-fils de notre cher docteur Louis, 

Nina, petite-nièce de sœur Catherine

PROCHAINEMENT

 

 

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En ce début d'année 2024, nous sommes heureuses de vous retrouver, comme chaque année, pour partager avec vous les grandes lignes de ce que fut notre vie communautaire en 2023.

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